Balivernes, solipsisme & Têtes de gondole

Aussi vrai que Nosferatu ne posséderait pas longtemps la plénitude de ses moyens si on le laissait d' aventure en plein midi, juste vêtu d'un slip, au soleil du Neguev, il est de notoriété publique que le pêcheur moderne se voulant dans le vent et s'habillant donc avec la distinction toute en nuances d'un DJ guatémaltèque, n'entretient généralement avec le respect de la syntaxe, l'orthodoxie de l'orthographe ou la plus pusillanime ordonnance de la ponctuation qu'une liaison à éclipses, voire, par la force des choses, irrésistiblement platonique...

Vous me direz, les poissons, ils s'en battent un peu les nageoires que les gars qui cherchent à leur poinçonner la tronche écrivent soit comme Flaubert soit comme Bébert, non ?"Ah bah ça dame pour sûr" vous rétorquerai-je avec ce sens inné de la litote qui ne cesse de m'étonner moi-même. Oui, certes, mais o tempora o mores, le pêcheur moderne ne se contente plus de persécuter discrètement d'innocentes créatures aquatiques dans un bucolique écrin provincial de verdure .



Certains se piquent de littérature, veulent se mettre en avant, s'ériger un piédestal...Qu'importe au final le savoir-faire si on ne peut abuser du faire-savoir ? On en arrive du coup, sur certains blogs ou forums, à cette avalanche de comptes rendus tordants, qui franchissent allègrement les limites du burlesque et crédibilisent diantrement la thèse du pêcheur-menteur congénital. Bon, certes, on est en République. Bananière, certes, mais république jusque à preuve manifeste du contraire... Il y a pas de loi interdisant de mythomaniser halieutiquement en réunion sur internet dans le but d'obtenir des gratifications sous quelques formes qu'elles se présentent...Je le sais bien : j'ai vérifié dans le Code pénal^^...Sauf que, malheureusement, soyons francs, la plupart du temps, la prose des gugusses est pathétiquement indigente.C'est la Bérézina de la périphrase, le Trafalgar de la métaphore, le bus de Knysna de l'intelligible...

C'est pourquoi, sans doute, certains auteurs halieutiques, à partir du moment où ils ne méconnaissent point un usage ponctuel du dictionnaire, semblent survoler la mêlée tels des princes des nuées. On n peut s'empêcher un instant d'admirer ces courageux plumitifs osant ainsi braver la possible vindicte du primitif hargneux, mal embouché et sauvagement réfractaire aux belles lettres qui, quoiqu'on veuille en dire, constitue à lui seul les gros bataillons des masses populaires halieutiques.

Hélas, à se vouloir marmoréen du subjonctif, hiératique de l'épithète et impérial grave sur la métaphore, on risque fort à un moment de devenir plus hermétique que les sous-vêtements SACILOR que Christine Lagarde porte préventivement lorsqu'elle doit s'entretenir en privé avec DSK... Car derrière la façade Potemkine, en grattant la croûte du côté "premier de la classe" plus ou moins assumé, les doutes naissent rapidement quant à la maitrise totale du vocabulaire utilisé, voire à l'opportunité de son utilisation dans le contexte...Heureusement pour Numa Marengo qu'à l'égard de ses éditos, les pêcheurs français sont dévots^^...

«Donnez le même esprit aux hommes, vous ôtez tout sel de la société. . L'ennui naquit un jour de l'uniformité.» dit un jour Antoine Houdar de la Motte, aimable académicien d'un temps que les moins de 300 ans ne peuvent pas connaître...Tout occupés que sont certains pétulants morveux, à se marcher sur la gueule les uns les autres en enthousiastes supplétifs de l'hydre consumériste, ils en ont perdu de vue depuis bien longtemps le simple fait que la pêche est plurielle.Chacun la pratique comme il peut, comme il veut, c'est un espace de liberté, un loisir-passion...Même si les interprétations individuelles peuvent diverger sur la notion de passion^^...

Le pseudo-élitisme ( oui, pseudo, il y a qu'à constater ce qui se prend en Open pour se poiler grave...) n'assure jamais que l'auto-promotion pathétique de ceux qui s'y complaisent, ne rêvent que de costards lamés sous les boules à facettes et qui, au moins de temps en temps, prennent une perchette de plus que le voisin le jour de l'ordalie des pinseurs^^...

Certains frénétiques cagots de kermesse, zélateurs zélés des zélotes zazous de séries Z et autres pittoresques boulardhinos neuroniquement déficitaires, dont le commerce nous fut jadis imposé par la hideuse promiscuité de certains forums-pêche, aiment à parler des Keuplous comme d'une bande de jaloux aigris ayant pour unique ambition dans leur supposée misérable existence que de pourrir avec acharnement la si récente légende dorée des so-called grands de la pêche.Comme si passer des nains de jardins au marteau-pilon pouvait être une activité intéressante quand on est ni ado ni bourré ou qu'on ne s'appelle pas Bachar El Hassad et qu'on a une réputation à préserver... Voyons, soyons sérieux !!!^^

Rendons nous à l'évidence :cette manifestation paranoïaque flamboyante ne constitue qu'une énième preuve tangible de leur proximité génétique avec l'endive dont ils reproduisent d'ailleurs à l'envie les fantastiques potentialités intellectuelles. Ne riez pas, c'est la conclusion du célèbre détective du potager, Hercule Le Poireau. En effet, pour être jaloux de quelqu'un, il faudrait avoir envie d'être à sa place et ça, je peux vous l'assurer, pas un Keuplou, même mort, ne voudrait être pris en photo avec ce genre de chemisette lycra aux couleurs si criardes qu'elles feraient hurler à la faute de goût un croupier de Las Vegas, professionnel pourtant quotidiennement soumis à rude épreuve. Oui, je l'avoue, je nourris une sainte aversion envers ces incongruités vestimentaires que l'échine fuyante de ces brillants sujets arbore désormais comme signe d'appartenance à "l'élite"...Surtout que, toute considération esthético-chromatique mise à part, cela leur donne autant l'air américain que la moumoute de Berlusconi lui donne l'air jeune.