Once upon a pin's in the west
"Le mois d'août en Ligérie, c'est le mois des étiages" comme l'aurait chanté Amadou et Mariam s'ils étaient nés entre Savenay et Saint Macaire en Mauges. Quand on parle d'eau à un autochtone, il pense, par association d'idée saisonnière, à ce liquide douteux qui sert à troubler le Ricard.
En dehors de la Loire dont le débit demeure soutenu par de lointains lâchers des barrages auvergnats, le réseau secondaire n'est plus qu'un pâle entrelacs de flaques croupies, de filets d'eau fangeux, bref, tout sauf des rivières en bon état... Certes, pêcher la Loire en cette saison se résume à croiser le chemin de familles entières de Bidochon grassouillets cherchant à grapinner du mulet sous les ordres d'un patriarche rougeaud ayant établi son QG sous un parasol Pastis 51...Faut aimer... L'Erdre, flirtant avec la dystrophisation subite, et la Sèvre nantaise se trouvent quant à elles hors-jeu, transformées qu'elles sont en ce moment en autoroutes à blaireaux navalisés...
Partout où il reste un peu d'eau, au moins provisoirement, s'entassent des hordes de baigneurs adolescents alcoolisés, bravant en toute ingénuité l'insolation, le coma éthylique et la leptospirose en imposant au monde entier le spectacle désolant de leur coupe de cheveux digne de footballeurs colombiens évoluant en D2 chypriote...
Je ne parle même pas de ces valeureux héros de la classe ouvrière qui, d'une claquette martiale, le bas de survêtement scintillant, le crâne bien rasé pour qu'on ne doute pas un seul instant de leur toute récente sensibilité électorale, s'en vont baigner Kaiser, le rottweiler familial ; ce charmant animal de 50 kilos veillant d'une mâchoire prognathe, suintante de bave, sur le barbecue domiciliaire ; dans ce qui reste de la petite rivière, asséchée tous les week-ends pour que Monsieur puisse faire rutiler à coups de Kaercher sa Safrane achetée à crédit sur 15 ans..
Dan ces conditions, il est tout à l'honneur du keuploufisher ayant su temporairement rester digne et propre de se commettre de temps à autres à pêchouiller 5 minutes sur des micro-spots dédaigneusement ignorés en temps normal à moins de raffoler des caresses urticantes de forêts d'ortie...
Quelques minutes de pêche hors des sentiers battus et rebattus, voila bien une méthode comme une autre pour triompher des contingences estivales et réussir avec brio à concilier pêche aux leurres, manque de temps libre et agoraphobie militante !!!^^
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil