samedi 23 mars 2013

On s'occupe comme on peut !!!

Comme chaque année, le trimestre de pause fournit l'occasion de produire des leurres souples artisanaux plus ou moins bien conçus...Un petit moule à vernir amoureusement plus tard, on se prend à rêver de pêches de fous...Irrécupérable^^...
Quelques trous d'eau privés m'ont permis de confirmer l'efficacité sur les brochets difficiles de la tête plombée à palette couplée au Blackminnow home made^^ ...Un petit poisson nageur Caperlan, tout nouveau dans ma boite, discret,  pas cher et propre sur lui, le Glenroy 45, a connu lui aussi son baptême du feu...

Il a eu chaud aux miches, le petit !!!^^ Alors que je traquais la perche dans un étang privé, j' ai eu la surprise de voir apparaitre dans son sillage ce joli brochet le suivant sur la pointe des nageoires en mode "black-bass soupçonneux"...Il est resté collé à son postérieur alors que je le laissais remonter en surface en me demandant quoi faire pour ne pas me faire couper...Quand le brochet a décidé pour moi en ouvrant toute grande sa gueule pour engloutir l' impudent miniature !!!^^
Grand moment de serrage de fesses en 22/100° !!! Heureusement, il a eu le bon goût de croquer le leurre à bonne portée des obstacles immergés et n' a pas réussi à les rejoindre malgré de vigoureuses tentatives. Bref, pour l' instant, ce petit Glenroy, il n' a pas pris une perche, pas la moindre truitasse OGM, ni même le plus insignifiant chevesne ... Je vais de ce pas aller me faire rembourser^^...

Enfin du nouveau...



Après avoir durant le Salon de Nantes bavé de concupiscence devant les merveilles proposées à nos yeux éblouis, nos coeurs battants  et nos portefeuilles prudents, il était temps de s'atteler à ces étapes obligées de la fermeture que sont ( c'est un exemple^^) l'indispensable  tri des poissons nageurs...Il était temps  de s'y mettre, il y avait urgence !!!


Heureusement, l'ouverture de la truite est vite arrivée...Hélas, comme nous n'avons que de la flotte pourrie dans le secteur, il a fallu descendre au Gâtinistan...Là, certains pinseurs de notre connaissance ont su faire profiter les collègues de leur technicité jamais prise en défaut tout en innovant de manière absolument éclatante...Le bed-fishing de vairon en light steady retrieve, ça devrait bien occuper 8 pages dans le prochain Predators...
Rude journée qui nous a vu gratter en spécialistes avertis le moindre filet d'eau laissé libre par la horde des couperosés indigènes toujours fidèles, c'est touchant, au bouchon 15 grammes orange fluorescent, au combo LIDL rafistolé au chatterton et avec comme esche raffinée, la bouchée de vers assez conséquente pour sustenter un silure affamé...
Grâce aux qualités légendaires de fin truffier qui constituent l'apanage olfactif de notre vénéré maître à tous, nous eûmes le privilège rare de découvrir des parcours atypiques où ont pu s'exprimer en toute quiétude nos patterns raffinés de samouraïs bonsaï...
Hélas pour les Ligériens, peu habitués à l'eau propre, ce genre de spots n'est pas à la portée de n'importe quel persécuteur de perchettes en bouillon fangeux...Il leur a fallu déployer bien des efforts à ces sinistrés du lunkers pour réussir de justesse à éviter la bredouille...
Les régionaux de l'étape ont sans surprise démontré leur supériorité sur cette bande de roturiers crottés du salmonicole OGM, débarquée de ses contrées halieutiquement plus que paupérisées et capable de pousser le déplorable ostentatoire jusqu'à se doper au pommeau normand fermier à la pause de midi !!! Fallait pas les inviter...
Seul Benjito, par miracle, réalisa un petit exploit en leurrant la dernière truite vivante d'un secteur industriellement racassé depuis le matin, sauvant ainsi quelque part l'honneur quelque peu terni du ferraillage ligérien amateur !!!^^
Mais cela restera, quoique on puisse en dire, de la roupette de Sansonite à côté du somptueux tableau du sémillant Manu...Grrrrrr...Aigris, nous autres ? Non, non, juste salement jaloux, c'est  tout !!!^^

Pour finir en beauté, sous une averse rafraîchissante prompte à fouetter nos sens et tremper nos chaussettes, nos hôtes, avec ce sens de l'hospitalité si rustique qui fait leur charme, ont cru bon, afin sans aucun doute de ne jamais nous revoir sur leurs terres, de nous traîner de force ( ou de farce ? J'avoue que j'hésite...) sur un plan d'eau fameux...Un marigot putride classé de manière assez ahurissante en première catégorie...Mon Dieu...Ambiance particulièrement décontractée au niveau du tire-bouchon, haute-couture tchétchène pour homme des bois actif plus une densité de museaux vermillons de blaireaux soupçonneux au mètre-carré proche de la perfection...Ouaiiiiiiis...Que demander de plus ? Quant au dépôt rivulaire massif de poches en plastique dans lesquelles agonisent des truites de bassine sanguinolentes n'ayant pas encore eu droit à un miséricordieux coup de gourdin, il n'apporte qu'une touche finale exempte de toute sensiblerie d'écolo de salon à ce tableau saisissant de la pêche française d'en bas...Une oeuvre que ne renierait pas Hyeronimus Bosch s'il ne nous avait pas prématurément quitté depuis 497 ans...Mais bon, qui sommes nous après tout pour juger du bien fondé des coutumes locales, hein ? Faut bien s'occuper entre deux guerres mondiales quand on habite à la campagne, quoi, merde !!! La zoophilie, ça va 5 minutes...


De toute manière, le but premier de cette virée au Pays des Soiffards piscivores était de faire éviter la douille à Benoit, pas de recueillir de quoi remplir un mémoire de maîtrise en ethno-oenologie piscicole appliquée^^...Hop...Mission accomplie à la lame vibrante avant qu'on ne se décide à quitter en bon ordre, sans abandonner nos blessés, ce lieu de perdition fangeux, squatté par des meutes de viandus en treillis camouflage...Merci, ça fait du bien de voir parfois qu'il peut exister des endroits (presque) pire que la géhenne ligérienne...



On ne nous y reprendra plus à marcher 2 km dans une gadoue digne des tranchées de la Somme avant de trouver  10 mètres de linéaire libre au milieu de sérieux candidats à la cirrhose précoce...Il faudrait un Dante Alighieri pour chanter cet enfer...Mais on a du réduire le budget, c'est la crise...Laissons donc la parole à un poète local, Pinseur Hugo surnommé le Rimbaud du Balto...

Alors qu' au parking titubait pleine de bave
la fine fleur locale de l' étripage en groupe
L'écailleur, impérial, tonna d une voix suave
aux oreilles transies et rouges de sa troupe...

"Quand on vous demandera où vous fîtes l'ouverture,
dans quel ruisseau foireux, dans quel infamant gave,
vous répondrez "Cherveux !!!" d'une voix mâle et pure
et là on vous dira "les gars voila un grave !!!"